Mathieu
Merlet Briand
A propos de l’artiste
Mathieu Merlet Briand est né en France en 1990. Il vit et travaille à Paris.
Comme un biologiste en son laboratoire, Mathieu Merlet Briand glane sur Internet la matière première qu’il prélève avant de la mettre en culture. Plutôt que d’une simple remise en circulation, les images, mots et sons de l’écosystème digital font l’objet d’une véritable opération de transformation.
Passés au crible des protocoles et algorithmes qu’il invente, le fourmillement indistinct de ces data bruts donnent naissance à quelque chose comme une nouvelle texture sensible. De sa formation aux Arts Décoratifs, Mathieu Merlet Briand aura en effet gardé une approche qui est davantage une pensée de la matière que de l’image.
Né en 1990, Mathieu Merlet Briand appartient de fait à la génération qualifiée de « digital native », pour qui l’environnement digital n’a jamais été synonyme de réseaux de câbles ou d’interfaces-écrans.
Sans matérialisation du hardware, le digital est précisément cela : une immersion dans un écosystème qui nous enveloppe et nous conditionne mais que l’on ne perçoit pas davantage que l’air que l’on respire. Mais cette précision générationnelle traduit et trahit également une question de seuil.
CV de l’artiste
S’il hérite de ses prédécesseurs du Post-Internet et des mouvances Post-Digitales, il est tout aussi vrai d’avancer que Mathieu Merlet Briand leur succède – de peu certes, témoignant alors également de ce que l’accélération du temps est bel et bien chose réelle.
Plutôt que d’une célébration effrénée d’horizons radieux (et en WiFi), plutôt que d’une critique luddite de la technologie, l’artiste se positionne du côté du réalisme.
De cet attachement au réel naissent des expositions comme #iceberg (2017) ou Environnement (2017). Modélisant par des sculptures le résultat de la mise en culture des data, ces installations rendent physiquement proche la détérioration de la planète sous l’effet des technologies soi-disant dématérialisées. Depuis quelques années, les derniers travaux de l’artiste s’attachent précisément à démontrer combien l’imagination du Cloud et sa représentation comme une nébuleuse à l’état gazeux relève de la croyance. Ces rémanences de systèmes archaïques portées par la technologie, leur retour au sein même de la rationalité moderne qui pensait en avoir triomphé est au cœur de l’une de ses œuvres les plus récentes, #Red-Screen Temple. Que les médias de chaque époque génèrent leurs propres spectres et mythologies, Jacques Ellul s’en faisait déjà l’écho en 1952 dans La technique ou l’enjeu du siècle. On croit l’entendre, lui ou un fantôme lointain, revenir hanter les pièces de Mathieu Merlet Briand déclamant alors : « Dans le monde où nous sommes, c'est la technique qui est devenue le mystère essentiel. (…). On croit en elle parce que ses miracles sont visibles et en progression ».
— Ingrid Luquet-Gad
©HORS-CADRE
Works
Projects
Boston Consulting Group, 75 Av. de la Grande Armée, 75016 Paris
NEW NATURE #ICEBERG par Mathieu Merlet Briand, une sculpture monumentale semi-transparente qui apparaît tel un iceberg digital. Composée d’une structure en bois et de plexiglas recyclé, imprimé d’images et d’informations digitales, elle nous rappelle que notre monde numérique est devenu une "nouvelle nature" et symbolise également l'urgence climatique.
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NEW NATURE #ICEBERGby Mathieu Merlet Briand, a semi-transparent monumental sculpture which appears like a digital iceberg. Composed of a wooden structure and recycled plexiglass, printed with images and digital information, it reminds us that our digital world has become a "new nature" and also symbolizes climate emergency.
Boston Consulting Group
Mathieu Merlet Briand studio & ateliers
Conception & Production : 2023
Développement technique : Poiēma
Assistants : Clement Fournier, Florian Meca, Thibaut Briand, Paulin Lefeuve.
Installation : ART COMPOSIT, sept. 2023
Photos : Nicu Pisari, sept. 2023
NEW NATURE #ICEBERG 2023
Permanent installation | Paris 16eme
Sculpture, peintures digitales, impression multicouche sur Plexiglass Recyclé Proterra®, structure en bois teinté, H430 x 290 x 260 cm. Socle en gravillon de marbre blanc sur plateau en bois, cornière et fixation en acier peint, diam. 320 x H16cm. Dimension total H430 x Diam. 320cm. Unique.
#COBALT-BLUE VERRIERE 2023
Installation site-specific,
peinture digitale, impression multicouche sur plexiglass, structure en acier peint.
372 x 243 x 45 cm, unique.
Projet débuté en 2021, cette verrière a été construite dans la maison de M.François située à proximité de l’île des impressionnistes et de Croissy-sur-Seine. Souhaitant entièrement rénover cette maison, M.François fait appel à Mathieu Merlet Briand afin de recréer une verrière en haut de l’escalier central. Au cours de ses recherches, Mathieu finit par s’arrêter sur ce bleu si particulier qu’est le bleu de Cobalt. Cette teinte que l’on retrouve à la Cathédrale de Chartres mais aussi chez de nombreux artistes impressionnistes va devenir le point de départ de ce projet de peinture digitale pour cette verrière (finalement installée en mars 2023) et de la série #Cobalt Blue présentée peu de temps après à Art Paris.
Parallèlement, pour la forme de la verrière, Mathieu cherchait une géométrie pure, logique et rationnelle. Construit sur la base du carré, cette forme rappelle à la fois le pixel, l’unité de base des peintures digitales de Mathieu mais également la géométrie rectangulaire des verrières traditionnelles. Dans ce sens, il a dessiné une forme en coupole, pour amplifier la hauteur sous plafond, clarifier la géométrie de cette installation « site specific » et enfin faire un lien avec l’imaginaire des verrières plus classiques.
Mathieu Merlet Briand studio & ateliers
Conception & Production : 2021 - 2023
Assistant studio : Clara Rebillard, 2021
Installation : Atelier Lustra, mars 2023
Photos : Christophe Coënon, août 2023
Maison privée située à Chatou, Yvelines.
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